Redynamisation, quand la concertation alimente le diagnostic

Les élus de la commune de La Côte Saint André (5000 habitants), alertés par plusieurs éléments tels que l’augmentation des commerces vacants, la vacance importante des logements et leur dégradation, la baisse du revenu moyen des habitants, … ont décidé d’élaborer un diagnostic.

Pour ce faire, ils vont à la rencontre des différents acteurs du centre ville pour établir une analyse approfondie qui permettra de bâtir un plan d’action pour enrayer ces problématiques.

 

L’action démarre par des débats autour d’un petit-déjeuner auprès de différents acteurs du centre bourg.

Six réunions d’échanges ont ainsi mobilisé une dizaine d’artisans, une quarantaine de commerçants et une soixantaine de professionnels de santé.

 

Au cœur des débats :

  • la baisse de l’activité commerciale des centres villes, conséquence de l’évolution des modes de vie et des comportements d’achat des consommateurs de plus en plus tournés vers la grande distribution et internet ;
  • les difficultés d’exercice de la médecine générale en dehors des agglomérations et les difficultés à attirer de nouveaux praticiens ;
  • la paupérisation des centres, l’habitat souvent inadapté et difficile à réhabiliter.

Suite à ces premiers entretiens, il est apparu nécessaire de confronter les éléments recueillis au vécu des habitants du centre-ville mais aussi de mieux comprendre les attentes des personnes venant chaque jour travailler sur la commune.

Les services communaux ont proposé l’expertise du centre social et de son travail avec les habitants pour animer cette démarche.

Ainsi, des habitants volontaires du centre-ville vont inviter quelques voisins à échanger autour d’une table sur leurs visions des problématiques, des atouts et de leurs propositions pour le centre. Une dizaine de secteurs ont été définis dans le périmètre du centre bourg, ce qui permettra un retour assez exhaustif.

Cette démarche est dupliquée auprès des actifs de la commune. Élus et services vont ainsi échanger auprès de chaque établissement scolaire et proposeront des pique-niques débat pour les salariés des principaux employeurs de la commune (les administrations et employeurs ciblés représentent 1 200 salariés).

En septembre, un diagnostic approfondi et la synthèse des enquêtes permettront d’animer des réunions thématiques pour faire se rencontrer les envies, les besoins des habitants et l’évolution des activités et services proposés.

Cette démarche sera complétée par l’utilisation d’outils proposés par l’Etat permettant de mobiliser les financements nécessaires à la réhabilitation du parc de logement en centre bourg (OPAH-Renouvellement Urbain) mais également au développement d’actions pour favoriser le commerce (FISAC).

L’aménagement d’espaces publics stratégiques en centre-ville ayant été par ailleurs engagé, la dynamique retenue sur la concertation favorise les rencontres auprès des usagers du jardin de ville, espace paysager de 7900 m², pour l’adapter aux besoins des différents usagers (habitants du centre, collégiens et lycéens …).

Un chargé de mission est actuellement en cours de recrutement : sa mission sera de fédérer les acteurs privés et publics, pour créer cette synergie entre habitat, commerces, mobilité, espaces publics… au service d’une meilleure attractivité de La Côte Saint André.

 

 


Le mot du maire

Joël GULLON

 

« Les constats alarmistes sur la situation des centres bourgs font l’actualité de l’ensemble de la presse territoriale. L’État a lancé à l’automne l’appel à projet « cœur de bourg » mais celui-ci vise plus particulièrement les villes moyennes. 

Souhaitant apporter la réponse la plus adaptée à la réalité locale, il m’est apparu nécessaire de construire un plan d’action avec les habitants et plus largement avec tous les acteurs du centre bourg. 

Face au succès des différents rendez-vous et à la qualité des échanges qui ont eu lieu, je me félicite de la méthode utilisée. 

En effet, les politiques publiques ne peuvent être que plus efficaces quand elles sont partagées et co-construites et j’ai senti la volonté d’implication de chacun des acteurs, qui construiront le centre-bourg de demain. Le fait de partager ces préoccupations a permis d’amorcer une dynamique intéressante liant les acteurs privés et notre ville de 5000 habitants.»

 

Article paru dans La Lettre aux élus isérois n° 169 – Juin/Juillet 2018